A QUAND LA PAIX ?
Deux informations importantes en introduction de cet article. Premièrement je suis non violent, pas pacifiste mais non-violent, ce n’est pas la même chose. Mon opposition à la violence est totale et sous toutes ses formes. Secondement la SDN le 28 juin 1919 crée « le mandat » dans son article 22. Qu’est-ce que c’est ? C’est l’autorisation donnée à certains pays de prendre en charge des colonies qui étaient sous le contrôle de puissances coloniales ayant perdu une guerre, en l’occurrence celle de 1914-1918. Vous verrez où je veux en venir ci-dessous.
La situation
Nous vivons un moment chaud de l’information. Après l’invasion de la France par des punaises de lit qui étaient sur toutes les premières pages des médias pendant une semaine, ne voilà-t-il pas que le Hamas attaque Israël, enfin du sérieux pour nos commentateurs encravatés des plateaux télé. Le ridicule de notre conduite face aux insectes n’est pas à commenter, que ce soit la classe politique comme les journalistes en manque de scoop, c’était complètement nul.
Mais là le déchainement des intervenants sur la barbarie des palestiniens a dépassé celui de nos traitements anti-punaises. En revanche pas un mot sur le contraire de la violence, la non-violence. On se repait des cadavres qui ne cessent d’augmenter et on gémit publiquement (les gémissements sont plus utiles lorsqu’il y a des caméras) sur le pauvre sort des Israéliens pour qui je compatis sincèrement contrairement aux beaux-parleurs qui ne font que de la com.
Et maintenant Israël veut se venger et promet le pire à ses ennemis. Les moyens de l’état hébreu sont d’aucune commune mesure avec ceux de ses opposants, ils ont même l’arme nucléaire. Entre les mains d’un premier « sinistre » fou à lier c’est d’ailleurs un pari que nous perdrons tous un jour. Donc on assiste aux prémices d’une bonne et vraie guerre, de celles qui rapportent beaucoup aux fournisseurs d’armes et aux mercenaires de tous poils. De celles qui font des milliers de victimes civiles à l’inverse des pertes militaires qui eux sont payés pour ça. Enfin ! Les affaires reprennent.
Pourquoi tout ça ?
Quand la SDN donna un mandat à la France (la Syrie et le Liban) et au Royaume Uni (la Palestine, la Transjordanie et l’Irak) au Moyen Orient c’était pour remplacer les états qui les gouvernaient précédemment et que ces pays étaient, d'autre part, « habités par des peuples non encore capables de se diriger eux-mêmes ». Les Anglais et nous avons donc remplacé les Allemands. Pourquoi faire ? Là est le problème. Au lieu de former, de donner toute l’aide possible à des gens qui n’avaient pas d’expérience pour se gouverner eux-mêmes, nous les avons, avec notre arrogance européenne habituelle, traités en esclaves et exploité leur pays. Au lieu de semer les graines de la paix, nous avons semé celles de la guerre.
Après la déclaration Balfour du 2 novembre 1917, le choix européen était déjà connu et promettait aux « juifs » un « foyer national » en omettant complètement les résidents actuels des territoires sur lesquels ce foyer sera installé. Encore des graines de guerre…
La SDN et ensuite l’ONU sont donc passées à côté de la vraie solution sans jamais la voir, ni la chercher d’ailleurs. Ces deux institutions n’ont pas été créées pour la paix mais pour les affaires. Elles défendent l’occident et son arrogance devant le reste du monde qui ne devient qu’une liste de lieux contenant des ressources à exploiter.
Par ailleurs Israël naquit le 14 mai 1948 encore avec la bénédiction de l’ONU, la SDN étant morte et enterrée. C’est en expatriant les Palestiniens que l’état d’Israël a pu retrouver sa terre promise. Les malheurs causés par la Shoah sont-ils la raison des malheurs des Palestiniens ? Est-ce que le massacre industriel d’un peuple autorise les témoins de ce fait à faire à d’autres les mêmes souffrances que les victimes précédentes ? Les nations dans leur ensemble ont créé Israël pour se racheter de leur lâcheté devant l’ignoble Hitler et ses troupes de SS. Et donc là encore des graines de guerre…
Depuis l’état d’Israël est le seul état qui ne respecte aucune des résolutions des Nations Unies depuis des décennies, tant au niveau des colonies, que de l’étendue du pays, etc. Les forces israéliennes humilient et traitent honteusement les Palestiniens qui travaillent en Israël, des palestiniens sont abattus par des colons et ces colonies ne cessent d’empiéter sur le territoire palestinien. De plus l’eau des Palestiniens est entre les mains d’Israël et les rationnements, les coupures pourrissent la vie de milliers de Palestiniens. Pareil pour l’électricité fournie aux Palestiniens, quand elle le veut, par la nation qui la produit, Israël. Encore des graines de guerre…
Que faire ?
Quand on veut vraiment la paix, il faut avoir du courage et se détacher de ses intérêts personnels pour laisser la place aux intérêts de tous. Nous n’avons jamais voulu la paix et ne la voudrons pas tant que celle-ci rapportera moins que la guerre.
Si les exactions que subissent les Palestiniens ne justifient pas leur attaque, elles la rendent logique. C’est souvent par vengeance ou par orgueil que les guerres naissent. Les êtres humains sont ainsi faits, et ils ne font que peu d’efforts pour tenter de changer pour le mieux. Notre esprit de compétition, notre croyance absolue dans notre mode de vie qui ne souffre aucune comparaison avec ceux des pays que nous exploitons avidement et cupidement, notre arrogance et notre mépris des non-occidentaux sont les germes de guerres incessantes qui se déroulent la plupart du temps hors de nos frontières. Lorsque des attentats nous touchent chez nous, c’est un déferlement de haine et une vengeance clairement assumée qui est organisée de concert entre nous, les bons pays de l’occident capitaliste qui se droitise tant en ce moment. Je ne connais qu’une solution mais elle est très difficile à appliquer.
C’est évidemment une solution non-violente. Arrêtons tout ! N’allons plus travailler, ne consommons plus rien, arrêtons de payer nos loyers, nos crédits, tout ce qui ne touche pas à notre survie, achetons juste ce qu’il nous faut pour continuer de vivre. Si nous le faisons tous, nos gouvernements tomberont comme des fruits murs sans que nous ayons fait aucun dégât, sans aucune victime autre que celles que la force publique jugera bon de faire. Recommençons tout depuis le départ!
Pour cela nous ne devons pas avoir peur, ni de la faim, ni de la mort. Ou plutôt nous pouvons avoir peur mais tout en ayant le courage de résister à celle-ci qui ne fait que nous détruire à petit feu. Notre présent déterminera le futur de nos enfants et ne sommes-nous pas prêts à nous sacrifier pour espérer leur bonheur ? Je crains que nous ne soyons pas encore prêts…
A très bientôt,
François.
A bon entendeur, devenez sourd…