LE BUZZ
La politique qui s’est transformée en quelques petites décennies en spectacle est victime de son évolution. Le « buzz » devenu une stratégie d’occupation de l’espace médiatique fait tomber la politique une fois encore d’un cran dans l’estime de nos concitoyens. Laurent Wauquiez qui brillait plus par son silence que par ses prises de parole en est une preuve de plus.
Dites du bien, dites du mal, mais dites quelque chose
Le moustique tigre avait dû piquer le patron de la région Auvergne Rhône Alpes le 30 septembre dernier. Il sort de son chapeau de prestidigitateur son refus dans sa région de l’application de la loi contre la bétonisation. Cette loi ZAN (zéro artificialisation nette), votée en 2021 sous le titre « Climat et Résilience », ne serait, selon ses dires, plus appliquée dans sa région. Juste un petit problème, il n’a pas autorité pour prendre une telle décision. Les permis de construire sont toujours, à ce jour, les prérogatives des maires et des préfets et non pas des présidents de région.
En disant cela il fait monter les enchères dans la contestation des maires quant à la limitation de l’expansion économique de leurs villes et leurs villages. Cela mettra une pression supplémentaire entre les mairies et les préfectures car la loi reste la loi et doit être appliquée (normalement) mais lui s’en moque puisque ce n‘est pas de son ressort et maires et préfets se débrouilleront sans lui. Il ne fait en disant cette ânerie que prendre la vedette à ses compétiteurs dans la course à l’Élysée qui n’a jamais commencée si tôt avant la date fatidique.
Il voulait juste attirer les projecteurs alors qu’il est loin derrière ses « frères ennemis » dans cette même course. Il veut nous faire croire qu’il a encore sa chance ? Ce n’est pas gagné !
Du buzz sinon rien
Non contents de ne plus avoir de différences dans leur manière de gérer le pays, nos personnels politiques, de gauche et de droite, partagent également les joies des « bons mots », des critiques acerbes et des relais sur les réseaux sociaux pour répandre leur venin et leurs opinions sur leurs collègues, voire leurs « amis ». Comme le disait Marcel Bleustein Blanchet, créateur du groupe Publicis, « dites du bien, dites du mal, mais dites quelque chose ». Le principal étant non pas la qualité de leurs propos mais l’espace qu’ils prennent dans le paysage qui les concerne. Pourquoi, d’après vous, notre président est-il sans arrêt sur nos écrans ?
Il faut occuper le terrain et, quelle que soit votre opinion que personne ne retiendra, c’est votre image et ce qu’elle inspire qui restera dans les mémoires de la majorité des gens. C’est pour cela que vous trouvez autour de nos politiciens plus de cabinets conseils et de rois de la communication que de philosophes ou de techniciens. Ils n’ont plus aucune vue, aucune imagination, aucun autre objectif que la conservation de leur petit pouvoir dont la nuisance est énorme.
Autrement dit Wauquiez peut dire n’importe quoi, ce que les gens retiennent c’est tout simplement qu’il est là et veut jouer un rôle dans notre avenir. Quand le général De Gaulle disait que les Français étaient des veaux, n’était-il pas encore trop bienveillant ? Nous sommes traités comme des agents économiques et à aucun moment comme des êtres humains par nos politiciens et leurs farandoles de conseillers. Et notre désintérêt pour la chose publique, notre désamour des autres et notre ignoble égoïsme ne font que leur donner raison de le faire.
Conclusion
Nous sommes encore une fois les seuls responsables de ce qui nous advient. Si leur buzz suffit à nous occuper cela signifie que nous nous arrêtons à la forme des choses dites ou faites et non pas à leur véritable sens profond. La caisse de résonance de leurs buzz, c’est nous. Donc ne serait-il pas bon pour nous de leur signifier notre rejet face à leurs techniques de communication en ne votant pas pour eux quand nous en avons l’occasion ? Ça non plus, ce n’est pas gagné !
A très bientôt,
François.
A bon entendeur, devenez sourd…